Primorsko
Mes encouragements n’ont malheureusement pas été suffisants pour empêcher une triste défaite, la dure loi du sport.
En hommage à nos malheureux rugbymen, l’automne et la pluie se sont invités ici. Cela dit la météo l’avait prévu depuis quelques jours, le résultat du match était-il connu d’avance ? Toujours est-il que j’avais décidé de prolonger d’une journée mon séjour à Primorsko, renonçant au subtil plaisir de pédaler trempé. Bon on ne peut pas vraiment dire que j’ai beaucoup expérimenté cette sensation sur ce périple, la dernière averse remontant tout de même au 15 septembre. Notez que je ne m’en plains pas vraiment, mais avouez que c’est presque frustrant de ne pas pouvoir pester contre la météo, le passe-temps favori de l’humanité.
Je cherchais un conte bulgare à vous narrer pour passer une bonne soirée automnale au coin du feu, mais je suis finalement tombé sur le mythe des Ispolini, des géants qui occupaient la Terre juste avant les Humains. Sachant qu’encore avant il y avait, comme chacun le sait, les Dzhudzheta, des nains qui disparurent assez rapidement, dévorés par les animaux sauvages et incapables de cultiver efficacement la terre. Dieu, dans son infinie sagesse, se dit que des géants allaient sans doute mieux fonctionner, d’où les Ispolini.
Tout le monde ne s’accorde pas sur l’apparence de l’Ispolin, si ce n’est qu’il faisait au moins 3 mètres de haut. Mais certains lui confèrent une tête énorme, tandis que d’autres évoquent trois têtes plus petites, avec un œil unique sur chacune, en plein milieu du front. Pas des canons de beauté en tout cas. Ils habitaient plutôt les zones montagneuses, et avaient des voix si puissantes qu’ils pouvaient communiquer d’un sommet à un autre, pratique. Ils étaient bien évidemment carnivores, et, ne semblant pas maîtriser le délicat art du feu, mangeaient leur viande crue. Ils avaient l’habitude de se fritter régulièrement avec les dragons, leurs meilleurs ennemis.
On pourrait croire ces créatures invulnérables, pourtant ils ne faisaient pas les malins devant… le roncier sauvage. Eh oui, car à cause de leur taille, ils avaient du mal à repérer les ronces perfides, donc ils se prenaient les jambes dedans, et périssaient empêtrés dans les épines. Dur. Pauvres Ispolini.
Bon mais finalement, après un certain temps, Dieu en eu marre de ces géants balourds, et les fît disparaître pour mettre à leur place les Humains, de taille moyenne. Aux dernières nouvelles, ils sont toujours là. Quant au promeneur, s’il croise sur son chemin un énorme tas de pierres, il n’est pas impossible que ce soit tout simplement une tombe d’Ispolin.


Étonnant cette mythologie !
Comme tu dis ! 🙂 Ils sont devenus ensuite chrétiens, quand même ‘achement moins marrant…