Bourgas → Primorsko – 55 km
Petite pause au calme avant d’attaquer la dernière ligne droite (enfin pas si droite, vu le relief à venir, ça va un peu tournicoter) jusqu’à Istanbul. Et Primorsko se prête plutôt bien à la pause.
Eh mais dites, on n’avait pas une leçon d’histoire à finir nous ? Merci pour le rappel Emma. Fayotte ! Je t’ai entendu Maël !
Alors, où en étions-nous ? Ah oui, les Ottomans ! 500 ans en théocratie. Certes les chrétiens avaient le droit de conserver leur religion, mais ils étaient alors considérés comme des citoyens de seconde zone, avec un impôt spécial, plus l’obligation de donner le fils aîné à l’armée. Pas vraiment la teuf. Il faudra attendre le XIXème pour que les consciences commencent à s’éveiller. Une première révolte interne est matée dans le sang en avril 1876. 30 000 morts, ça fait un peu tâche. Mais c’est finalement une coalition roumano-russe qui libère le pays en 1878. Enfin !
Une principauté s’installe, et devient même une monarchie en 1908 car le prince Ferdinand Ier a pris la confiance, la prospérité étant là. Pour autant, l’heure n’est pas vraiment à la paix en ce début XXème. La Bulgarie se trouve un peu à l’étroit dans ses nouvelles frontières, elle qui dominait une bonne partie des Balkans au Moyen-Âge. Elle se met donc à batailler à tout va. Je vous passe les détails, mais elle va se brouiller à mort avec ses voisins serbes, grecs et roumains. Et va avoir la bonne idée de s’allier avec les Allemands. Ce n’est pas vraiment ce qui s’appelle miser sur le bon cheval. Elle va donc perdre tous ses acquis en 1918, et se retrouver endettée jusqu’au cou. Mais bon, elle retente quand même sa chance auprès de l’Allemagne pour la Seconde Guerre Mondiale. Bah nan, toujours pas le bon plan…
Arrive l’heure de la dictature communiste. Aaah ! Elle fait toujours plaisir celle-là, une valeur sûre. La « démocratie populaire » (mouah ah ah) démarre en 1946, et devient rapidement le bon élève du bloc de l’Est, à tel point que la Russie n’a même pas besoin de laisser des troupes sur place. Le dictateur local se nomme Todor Jivkov, pas le plus connu, mais il fera le taf jusqu’à la chute du régime en 89. D’ailleurs il ne s’en sortira pas trop mal, condamné à 7 ans de prison pour détournement de fonds (oui quand même, on a beau être le premier de la classe, le détournement de fonds c’est un peu une tradition), qu’il fera principalement à domicile vu son âge. Il s’éteindra paisiblement en 98, alors qu’il était le dernier grand dirigeant communiste européen encore vivant.
Et nous voilà presque arrivés à la fin de notre beau voyage dans le temps. De la bonne vieille démocratie pour finir, accompagnée d’une sévère dose de corruption, on ne change pas ses habitudes du jour au lendemain. OTAN, Union Européenne. Pas encore l’Euro, mais c’est plus ou moins prévu. Et plus récemment une montée du nationalisme et de l’euroscepticisme. Oui, c’est malheureusement à la mode, on a toujours besoin d’un bouc émissaire.
