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Leçon du jour V

Oradea → Cluj-Napoca – 4h d’omnibus

Évidemment j’ai pu avoir mon train, non mais. Il suffisait simplement de tomber sur un contrôleur sympa. Et de ne pas voyager aux heures de pointe (à 7h30 un dimanche matin, c’est calme en l’occurrence).

Pour la peine c’est parti pour une petite leçon, avouez que ça vous avait manqué.

La Roumanie est plutôt un grand pays, du moins à l’échelle de l’Europe : une demi-France environ. Pour 20 millions d’habitants, pas mal. Le territoire est plutôt montagneux, à base de Carpates, qui forment ici une sorte de gigantesque D (avec un point culminant tout de même à 2544m). Au milieu du D, la mythique Transylvanie. En revanche au sud (la Valachie) et à l’est (la Moldavie) du pays, on est sur de la bonne grosse plaine, patiemment nivelée par le langoureux Danube. Je m’y attarderai moins, même si évidemment en vélo, la plaine ce n’est pas si mal…

L’histoire est encore une fois plutôt intéressante, Europe oblige. Pour ne pas trop s’embêter, les historiens considèrent dans le coin quatre grosses périodes. Dans l’Antiquité ce sont les Thraces et les Daces qui s’installent en premier, puis les Romains débarquent et latinisent tout ce petit monde (oui le Roumain est une langue latine, youpi !). Et finissent par laisser tomber le coin, trop loin.

La période suivante est nommée « Âge pastoral », ça sonne bien comme ça mais c’est globalement une période assez trouble, où les populations roumanophones au nord du Danube (les Valaques) vont tenter de créer des états, mais ça ne prendra que moyennement, et la zone servira surtout de terrain de jeu aux Byzantins, aux Magyars, aux envahisseurs barbares, et même aux Francs de retour de croisade…

La période voïvodale qui suit voit enfin naître au XIVème siècle les principautés semi-autonomes de Valachie et de Moldavie, vassales des Turcs. Tandis que la Transylvanie est vassale de la Hongrie. Puis des Turcs. Puis des Autrichiens. Puis des Hongrois (tout ça pour ça). Les Russes quant à eux s’amusent un peu avec la Moldavie : l’est deviendra à terme l’actuelle République de Moldavie, tandis que l’ouest s’associe avec la Valachie pour former en 1878 le Royaume de Roumanie, enfin indépendant de l’Empire ottoman ! Après 500 ans de vassalité, ils n’en pouvaient plus des loukoums…

On arrive logiquement à la période moderne. La Première Guerre Mondiale se passe militairement très mal. Mais la Roumanie se trouve être du côté des vainqueurs, et en 1918 reçoit un beau cadeau : la Transylvanie, arrachée à la Hongrie. Ou comment doubler sa surface et sa population avec un simple petit traité. Pour la Seconde, c’est un peu moins limpide, car le gouvernement va d’abord se ranger du côté d’Hitler pour éviter de subir le sort de la Pologne, puis sur la fin retourner sa veste et combattre au côté des Alliés. Mais un peu trop tard malheureusement, le pays est pointé du doigt (« Bouuuh les girouettes ! ») et devra céder quelques morceaux de territoire aux Russes et aux Bulgares. Bon mais cette fois ça y est, les frontières sont figées ! Alors évidemment, comme tous les pays à l’est du rideau de fer, la Roumanie va encore prendre cher pendant 45 ans en subissant l’oppression d’un régime communiste assez sympathique, avec notamment à sa tête le célèbre Nicolae Ceaușescu (il aura peut-être droit à son article, c’était un bon lui quand même…). Et puis le pays renoue finalement avec la démocratie en 90, rejoint l’OTAN en 2004, et l’Europe en 2007. Fin de l’histoire, pour le moment. Les Roumains ne se sont jamais trop ennuyés en tout cas…

2 Comments

  1. Perrot Isabelle

    Incroyable ce musée ! Tu es vraiment transporté ailleurs ! Et dans un plus tard qui n’a pas existé !

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