Le pays des gens heureux

Helsinki

Deux petites infos complémentaires omises hier. D’abord la Finlande possède l’un des meilleurs systèmes éducatifs, alors que celui-ci est particulièrement « à la cool » comparé au nôtre par exemple, avec des journée de 5 heures, beaucoup plus de pauses, moins de tests… Et en prime le niveau global est excessivement homogène, très peu d’écart entre « mauvais » et « bons » élèves. Ça fait rêver. Sans doute qu’ils valorisent plus le métier d’enseignant !

Ensuite les Finlandais sont les gens les plus heureux du monde, et ce invariablement depuis pas mal d’années maintenant (ça reste des sondages, mais tout de même). Les Français arrivent autour de la 20^ème place, pas si mal finalement pour des râleurs professionnels… Le secret du bonheur ? Eh bien sans doute un peu tous les éléments précédemment cités : une nature omniprésente et préservée, un haut niveau d’éducation, peu de chômage, peu d’inégalités, une classe politique moins déconnectée, pas de corruption, une totale liberté d’expression, un goût pour les plaisirs « simples » (un lac, une cabane, une bonne bière, des saucisses grillées au feu de bois, un sauna, la combinaison parfaite), peu d’influenceurs (l’avantage du haut niveau d’éducation). Est-ce que cette recette qui fonctionne parfaitement pour 5 millions d’individus peut être transposable pour 8 milliards ? Je le souhaite en tout cas…

Et alors quid de la capitale du pays des gens heureux ? En ce qui me concerne, le contraste a été assez saisissant, puisque l’on passe presque sans transition de la forêt dense à la ville. Mais une ville qui s’accorde parfaitement avec son environnement, au milieu d’un chapelet d’îles et de parcs par dizaines. Helsinki semble presque liquide, et il est difficile de se faire une idée précise du tracé de la côte. La ville est assez récente (à l’échelle européenne j’entends), peu de vieilles pierres, mais un mélange plutôt élégant d’édifices du XIX^ème à colonnades, d’immeubles Art nouveau couverts de moulures et de cariatides, et de bâtiments ultra-modernes en verre. Bon il y a bien quelques centres commerciaux moches, mais on les oublie vite. De nombreux trams sillonnent les rues animées, et des bateaux-bus quadrillent la Baltique. Très peu de signes de pauvreté, du moins pas là où je suis passé. Pas mal de touristes, notamment asiatiques, et j’ai même régulièrement entendu parler français. Beaucoup de goélands, de corbeaux et d’oies bernaches. Et partout des habitants qui m’ont semblé détendus, souriants, heureux de vaquer à leurs occupations (et même pas mal de gamins qui se promènent sans chaperonnage, on a perdu l’habitude de voir ça chez nous…). Oui, le bonheur semble effectivement avoir élu domicile ici.

Malheureusement il est déjà l’heure pour moi de poursuivre mes vadrouilles européennes. Demain j’embarque encore sur un ferry pour traverser plein sud le Golfe de Finlande, et atterrir dans une nouvelle capitale, Tallinn. Je quitte cette fois le Nord pour l’Est ! Enfin ce sont juste des conventions géopolitiques, parce que fondamentalement Tallinn est plus au nord que Stockholm… En tout cas j’espère revenir un jour ici, il me reste encore beaucoup à découvrir ! Mais pas en vélo. Non, plus jamais de vélo en Finlande. Le masochisme a ses limites…