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Réveille-matin

Sydney

En France, nous avons tous été biberonnés aux panthéons égyptien, grec et romain. Étonnamment peu celte ou nordique, alors qu’ils n’ont rien à envier à leurs confrères méditerranéens en terme de richesse narrative. Pour les curieux, il est possible aussi de se plonger dans les légendes mayas, hindoues, chinoises… Car toutes ces mythologies ont le gros avantage d’avoir été consignées (partiellement) par écrit ! Mais lorsque l’on veut se plonger un peu dans les mythes des Aborigènes d’Australie, c’est un poil plus compliqué, car ceux-ci n’ont jamais jugé nécessaire d’inventer l’écriture.

Le « Temps du Rêve » est le thème central de la culture aborigène. Il est d’ailleurs inexact de parler de culture aborigène au singulier, puisque à l’arrivée des premiers colons, on recense plus de 250 tribus (avec chacune leur dialecte) réparties sur tout le continent ; mais ce « Temps du rêve » semble avoir été central pour toutes celles-ci. C’est un monde spirituel et immatériel, dépourvu de chronologie, antérieur à la création de la Terre et de l’Homme, mais n’ayant pas pour autant disparu par la suite, car il est toujours accessible à qui sait en trouver la porte. Le concept est complexe (ils ont quand même eu 60 000 ans pour le peaufiner), et je serais bien incapable de le résumer. En tout cas la plupart des légendes aborigènes s’y déroulent. En voici une, originaire du Kimberley, en Australie-Occidentale.

Seul les animaux peuplaient alors l’Australie. Ils n’étaient ni chassés, ni piégés, et vivaient un véritable âge d’or. Sauf que le monde était plongé dans une obscurité permanente, seulement éclairé par la lune et les étoiles. Les animaux s’en accommodaient bien sûr, n’ayant jamais connu autre chose. Parmi eux, Kookaburra l’oiseau et Uluru l’émeu étaient bons amis. Pourtant ce jour-là, ils se querellèrent sans raison, et Uluru en vint à insulter Kookaburra, qui pour se venger, alla chercher le plus gros œuf de l’émeu dans son nid, et le lança si haut dans le ciel qu’il finit par éclater en mille gerbes de feu, illuminant brièvement pour la première fois le monde. Et les animaux purent contempler ses merveilles, les montagnes, les fleuves, les arbres… L’obscurité revint alors, et tous se lamentèrent.

Mais dans les cieux étoilés, l’esprit de l’Ancêtre Créateur veillait. Il se dit qu’il pouvait peut-être offrir la lumière aux créatures du monde. Il rassembla herbes, brindilles et branches en un énorme bûcher, puis alla trouver Kookaburra l’oiseau, et lui demanda de chanter de toutes ses forces le moment venu, afin de prévenir le reste de ses congénères. Le bûcher fut alors embrasé, Kookaburra donna de la voix (si vous ne connaissez pas l’animal, une petite recherche internet vous permettra d’entendre son chant si caractéristique !), et tous purent s’émerveiller de la première aube de ce monde. À midi, le bûcher brûlait gaiement, et il finit par décliner au crépuscule. Ne resta que quelques braises, que l’esprit de l’Ancêtre Créateur conserva précieusement, le temps de retourner chercher des provisions pour le bûcher du lendemain. Dont les premières flammes seront désormais systématiquement accueillies par Kookaburra l’oiseau, fidèle à sa mission.

6 Comments

  1. FEBVRE

    Nous reconnaissons la baie de Watsons. Que de monde sur la plage Bondi ! Il doit faire plus chaud qu’il y a 2 semaines quand nous étions à Manly.

    • Vadrouilleur

      Oui, un dimanche ensoleillé sous une chaleur presque estivale ! Bon en ce qui me concerne je ne m’attarde guère sur les plages, mais la côte est vraiment superbe ! :p

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