Menu Fermer

Un peu d’histoire cubaine

Santiago de Cuba → Camagüey – 6 h de bus

Parce que l’histoire de Cuba ne se résume pas à sa révolution. Et parce que j’ai un trajet de bus à tuer.

Cuba a beau être une île, son histoire fait fortement écho à celle des autres pays d’Amérique continentale traversés. Bien sûr tout commence avec divers peuples précolombiens, qui se succèdent via plusieurs vagues migratoires ayant démarré il y a environ 8 000 ans, depuis la Floride, mais aussi depuis le reste des Antilles (en démarrant d’Amérique du Sud et en remontant l’arc).

Colomb pose brièvement les pieds dans l’est de Cuba en 1492, lors de son tout premier voyage (après avoir d’abord accosté sur Hispaniola juste à côté). Mais ce n’est qu’en 1511 que la couronne espagnole ordonne à Diego Velásquez de conquérir l’île. Bizarrement, les Taïnos, le principal groupe indigène occupant alors la région, ne semble pas complètement d’accord. Il ne faudra néanmoins que trois ans aux Espagnols pour prendre le contrôle total de Cuba, après avoir fait brûler vif les principaux caciques rebelles. Commence alors une période coloniale plutôt classique, qui voit la population indigène disparaître rapidement, remplacée par des esclaves importés d’Afrique. Eh oui, il faut bien de la main-d’œuvre pour cultiver le tabac et surtout la canne à sucre, vers laquelle toute l’économie de l’île sera bientôt tournée, notamment à partir du XVIIIème siècle.

Suite à la révolution haïtienne (réussie) de 1791, de riches propriétaires terriens français débarquent à Cuba, où l’esclavage a encore le vent en poupe. Ils ramènent avec eux capitaux et techniques nouvelles (notamment la cristallisation), qui permettent à la colonie de devenir le premier producteur de sucre au monde dès le début du XIXème siècle. Sucre qu’ils exportent principalement en direction des États-Unis. L’argent coule à flot (pour quelques-uns uniquement bien sûr, la grande majorité de la population vivant dans une pauvreté crasse), et La Havane devient l’une des plus importantes métropoles du continent. La traite transatlantique des esclaves est officiellement abolie en 1820, mais pas l’esclavage pour autant, et les Cubains ratissent large, car comme toute drogue, la demande mondiale de sucre ne fait que croître, et les besoins en main-d’œuvre explosent. C’est dans cette fuite en avant délétère que les premières velléités d’indépendance se feront jour.

C’est un riche propriétaire terrien qui fait le premier pas (comme quoi…), Carlos Manuel de Céspedes. Il libère ses esclaves en 1868, fonde une armée, et se met à attaquer tous les Espagnols qui traînent. Les États-Unis, sentant le vent commencer à tourner, et pas opportunistes pour deux sous, soutiennent Carlos en lui fournissant armes et combattants volontaires. Néanmoins Céspedes meurt au combat, et l’Espagne finit par reprendre la main en 1878, non sans quelques concessions pour le peuple cubain. Du moins sur le papier. Car les réformes promises ne sont pas mises en place, et l’île s’embrase à nouveau en 1895, cette fois-ci sous l’influence notamment de José Martí. La couronne donne tout ce qu’elle a, les civils meurent par centaines de milliers, et alors que les colons commencent à sérieusement vaciller, la cavalerie américaine débarque histoire de porter le coup de grâce en 1898. Les Espagnols se retirent. Mais pas les Américains. Indépendance ? Le régime actuel parle plutôt de néo-colonisation…

Car si les troupes étasuniennes finissent bien par partir en 1902, les États-Unis demeurent de facto les maîtres du pays, tant sur le plan financier que sur le plan politique, avalisant plus ou moins chaque président. Malgré une crise dans l’entre-deux guerres, Cuba va progressivement devenir un pays relativement riche, avec un PIB par habitant comparable à celui de l’Espagne. Mais ces chiffres ronflants ne font que masquer d’énormes inégalités, avec toute une frange de la population extrêmement pauvre et illettrée, tandis que l’élite dirigeante corrompue s’enrichit main dans la main avec la mafia, à la tête d’un important réseau de prostitution pour gringos en goguette. Et puis en 1953, un certain Fidel Castro attaque le Cuartel Moncada à Santiago.

À suivre…

Note : le réseau est extrêmement pénible ce soir, difficile d’uploader la moindre image, je renonce…

4 Comments

  1. Jean-Marie Perrot

    Tu n’es pas allé faire un tour à Guantanamo !?! 🤣
    En revanche, tu vas sûrement t’attarder à Cienfuegos ? Il doit y avoir tout au long de l’île des monuments dédiés à la révolution de Castro et ses adjoints…

    • Vadrouilleur

      Je serais bien allé jusqu’à Baracoa (encore après Guantanamo), mais transports compliqués, et je ne peux malheureusement pas tout faire. Cienfuegos juste une nuit normalement, peut-être deux. Mais j’aimerais bien aussi tester la plongée à Playa Gijon non loin ! Chaque région a globalement ses héros, entre ceux de la révolution contre l’Espagne, et ceux de la révolution castriste, ça ne manque pas !

Répondre à Jean-Marie Perrot Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *