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C’est ici que tout s’arrête

Santiago de Cuba

Pour les rares touristes courageux poussant jusqu’à Santiago de Cuba (tout de même à 20 h de bus de La Havane – ou un coup d’avion, mais les vols intérieurs sont très chers), deux visites sont incontournables : le fameux Cuartel Moncada et ses impacts de balles (pour la petite anecdote, ceux-ci avaient été rebouchés suite à l’assaut raté, mais lorsque le régime castriste a finalement pris le pouvoir, ils ont refait les trous au burin), où le jeune Fidel est entré dans la lumière ; et le cimetière Santa Ifigenia, où le président-dictateur repose pour l’éternité. Il avait expressément demandé qu’il n’y ait ni statue ni honneur particulier autour de sa sépulture. La cérémonie privée fut simple et sans discours, juste quelques coups de fusils. Un gros rocher marque l’emplacement de sa tombe. Y est accrochée une plaque, portant uniquement la mention « Fidel ». Grande classe. Par ailleurs quelques autres noms célèbres se trouvent dans ce cimetière, dont le héros national de la libération José Martí (qui lui pour le coup a droit à un énorme mausolée), et le célèbre chanteur Compay Segundo.

Alors bien sûr Santiago ce n’est pas juste une ancienne caserne et un cimetière. On a droit à une belle cathédrale, quelques vieilles bâtisses, quelques musées d’un peu tout et n’importe quoi (vu par exemple le musée Bacardi – oui le fondateur de la célèbre marque de rhum vient du coin – qui possède une collection assez hétéroclite de tableaux et d’artefacts, notamment une momie égyptienne, improbable), des rues en pente offrant de jolies vues sur le port et les montagnes environnantes, plus bien sûr tout ce qui fait le charme de Cuba : des bâtisses esthétiquement décrépites, des voitures de collection, et des chariots tirés par de courageux chevaux en guise de taxis collectifs. Les points plus négatifs : une épouvantable sécheresse qui frappe la ville depuis plusieurs mois, dérèglement climatique oblige (un énième drame qui se rajoute aux fréquentes coupures d’électricité et aux pénuries diverses dues à l’embargo) ; et les racoleurs sont assez insistants ici. Peut-on pour autant réellement les blâmer d’essayer d’extorquer quelques billets à des touristes qui ne manquent de rien ?

Enfin je ne saurais quitter Santiago sans évoquer son célèbre Carnaval, censément le plus important des Caraïbes, qui se tient sur environ une semaine fin juillet, à son apogée bien sûr le 26. Oui je sais, je pars un peu tôt, mais je n’avais même pas ce carnaval en tête lorsque j’ai planifié mon séjour sur l’île, j’ai donc finalement eu de la chance de tomber dessus par hasard. Alors il y a quoi au programme ? Eh bien déjà c’est extrêmement compliqué d’obtenir la moindre information fiable. On ne trouve rien sur internet, les gens fournissent des renseignements aléatoires et contradictoires, la mairie n’est pas en mesure d’indiquer quoi que ce soit, et le Musée du Carnaval était fermé à chaque fois que je suis passé devant. Il faut donc y aller au petit bonheur la chance. Et hier soir, ça a fini par payer, du moins un peu (la veille j’avais fait chou blanc). J’ai pu voir un char, quelques danseurs grimés, mais surtout des sonos diffusant de la salsa à fond les watts et une immense foule de gens alcoolisés. Notre Fête de la Musique en somme. Pas de grands défilés, je pense qu’ils les réservent pour plus tard. Bon, tant pis, je reviendrai. Et puis je pourrai me rattraper avec le Carnaval de La Havane en août, avec les copains cette fois-ci. De toute façon, un carnaval tout seul, c’est quand même moins drôle…

4 Comments

  1. Jean-Marie Perrot

    En regardant ton superbe reportage (trop court ! 😅), j’ai en tête la chanson de Jean Ferrat :  » A Santiago de Cuba  » !

    • Vadrouilleur

      Oui trop court on est d’accord, ça me frustre aussi, mais très compliqué de télécharger mes photos, j’y passe une heure juste pour quelques-unes…

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