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C’est ici que tout commence

Santiago de Cuba

En 1952, Fulgencio Batista organise un coup d’état à Cuba avec l’appui de la CIA, dans la plus pure tradition latino-américaine de l’époque. Il prive ainsi le Parti orthodoxe de la victoire populaire qui lui était promise, et fait de nombreux mécontents chez les Cubains (il faut dire que la violente dictature que Batista met en place n’aide pas vraiment). Un petit groupe d’étudiants exaltés, fervents partisans du Parti orthodoxe, se disent que désormais les changements attendus ne pourront plus venir par les urnes, et décident alors qu’il est grand temps de passer à l’action. À leur tête, un certain Fidel Castro, jeune avocat diplômé de 26 ans. Son idée : un coup d’éclat contre un symbole du pouvoir, ce qui devrait normalement motiver le reste de la population à prendre les armes. La cible : le Cuartel Moncada, une vieille forteresse militaire à Santiago, où Fidel a passé quelques années. Il y voit plusieurs avantages : la caserne ne contient que 500 hommes, un nombre conséquent, mais gérable avec l’effet de surprise ; la cible est éloignée de la capitale, ce qui permettra à la révolution de gagner en puissance à mesure qu’elle traversera le pays ; et les montagnes toutes proches offriront au besoin un abri à ces guérilleros en devenir.

La préparation de l’attaque se veut plutôt minutieuse, mais complètement secrète : seuls Fidel et ses lieutenants sont au courant. Ils réussissent à se procurer des uniformes militaires (pour surprendre l’ennemi) et des armes. C’est alors environ 120 jeunes sur-motivés (mais totalement ignorants de ce qui les attend) qui parviennent à traverser le pays (ils viennent tous de La Havane) en toute discrétion, et qui se retrouvent le 25 juillet 1953 au soir en banlieue de Santiago pour le briefing. Ok les gars, dans quelques heures, juste avant l’aube, on va attaquer le Cuartel Moncada. Euuuh, t’es sûr de ton coup là ? Mais oui, c’est Carnaval cette nuit, ils seront tous bourrés, ce sera les doigts dans le nez ! Les dés sont donc jetés.

L’opération sera bien sûr un échec total. Ce qui n’est pas complètement déconnant quand on oppose une bande d’idéalistes à une garnison entraînée et équipée d’armes lourdes. Après quelques boulettes (des voitures qui se plantent de route) et un ou deux aléas (notamment une patrouille imprévue), les apprentis révolutionnaires vont très rapidement perdre l’effet de surprise, et les militaires vont sortir les mitrailleuses. Sauve qui peut ! Bilan de l’attaque : 61 morts, en partie durant l’assaut, en partie fusillés dans la foulée après leur capture. Fidel et d’autres survivants seront ensuite capturés quelques jours plus tard, mais échapperont à la mort grâce à certains appuis haut-placés ainsi que la crainte du pouvoir que la rue ne s’enflamme. Ce qui sera fondamentalement la plus grosse erreur de Batista, puisque quelques années plus tard, la révolution aura bel et bien lieu, et il sera obligé de fuir le pays tandis que Fidel récupérera le pouvoir à sa place… On prend désormais la date du 26 juillet très au sérieux à Cuba !

4 Comments

  1. Jean-Marie Perrot

    Le temps semble s’être arrêté ! Tu dois découvrir encore d’autres impressions, très différentes d’ailleurs…
    Y’a il beaucoup de touristes autour de toi ?

    • Vadrouilleur

      Non le tourisme est malheureusement en berne depuis le COVID, il n’est pas reparti, ce qui fait que le pays est encore plus en souffrance que d’habitude, c’est très très compliqué la vie pour les Cubains en ce moment !

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