Menu Fermer

Superbes vues et fresques à l’avenant

San Pedro La Laguna

Je me trouve donc désormais sur les berges du lac Atitlán pour quelques jours. Je ne sais pas si, comme l’a dit Alexander von Humboldt (oui, l’homme au « courant »), il s’agit du plus beau du monde, mais il n’est clairement pas le plus moche. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit d’un lac endoréique (il ne se déverse nulle part) remplissant une vaste caldeira, atteignant une impressionnante profondeur de 350 m. Fait amusant : son niveau varie au gré des séismes, qui créent des fractures dans son lit, ou au contraire qui les bouchent. Là on est plutôt sur une phase montante. Fort logiquement, les locaux ont choisi de bâtir leurs villages en hauteur, loin des berges mouvantes, avec seulement quelques pontons pour amarrer les lanchas, le principal moyen de transport de la région (beaucoup plus pratique que les routes sinueuses). Quant aux étrangers ayant bâti leurs établissements touristiques au bord du lac, eh bien ceux-ci sont désormais sous l’eau. Pas très malin un étranger…

Mon objectif du jour : el Nariz del Indio (la narine de l’indien), un promontoire rocheux emblématique dominant le lac de plus de 600 m. Et qui effectivement pourrait faire penser à un nez sur un visage. Quatre options : 30 min de marche avec guide (en partant de Santa Clara, un village haut-perché juste de l’autre côté de la caldeira) ; 3-4 h de marche avec guide (en partant de San Juan, au pied du mirador) ; 30 min de marche sans guide ; ou 4-5 h de marche sans guide, en partant de ma guesthouse à San Pedro. Oui vous l’aurez compris, je me suis motivé pour l’option un peu plus challengeante, car d’un je n’ai jamais trouvé un quelconque intérêt à prendre un guide pour une randonnée (d’autant plus qu’il nous prive de tout le plaisir de l’orientation), et de deux je trouve qu’un point de vue sans effort, ça n’a pas vraiment la même saveur qu’un point de vue pour lequel on aura perdu quelques litres d’eau. Et effectivement, après une grimpette certes éprouvante mais parfaitement faisable, la vue du sommet de la narine est assez grandiose. Même si en cette saison des pluies, il ne faut pas trop compter sur un panorama vierge de nuages, qui cachent notamment le sommet du volcan San Pedro juste en face …

Voilà pour les vues. Quant aux fresques, elles ornent massivement les murs des villages de San Pedro et San Juan, avec l’aval des autorités. Déjà parce que ça plaît souvent aux touristes. Et ensuite car une fois de plus en Amérique Latine, la couleur est reine au Guatemala. En tout cas les artistes de talent ne semblent pas manquer dans le coin, car si les styles et les thématiques sont variés, la qualité est plutôt impressionnante et constante. Au final, c’est donc ce que j’appelle une journée de qualité : se dégourdir les jambes tout en contemplant de l’art géologique et de l’art biologique. Tout ce que j’aime en somme !

Note : j’ai appris que mon prénom se disait Akulash dans l’idiome maya local (par deux personnes différentes, donc a priori ça ne doit pas vouloir dire « gringo qui gobe n’importe quoi »). Ça sonne bien. J’envisage de changer d’état civil…

4 Comments

  1. Jean-Marie Perrot

    Les murs, le sol…il ne manque plus que le ciel à peindre (pour chasser les nuages !)
    En tout cas, Diego Rivera a fait des adeptes au Guatemala aussi ! Excellents artistes !

Répondre à Jean-Marie Perrot Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *