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Puebla will baroque you

Puebla

Avec un nom pareil, j’imaginais un petit bled dans le centre du Mexique (pueblo = village ou petite ville). Sauf que non, Puebla (de los Ángeles) n’est pas vraiment un pueblo, mais plutôt une large métropole dynamique de près de deux millions d’habitants. Bon je ne suis pas toujours fan des grosses villes, à plus forte raison en Amérique Latine, mais étant donné que pour l’instant mes expériences urbaines au Mexique s’avèrent convaincantes, je me suis laissé tenté par un rapide passage.

Puebla voit le jour dès les débuts de la Nouvelle-Espagne, elle est bâtie juste à côté de Cholula, une importante ville précolombienne qu’elle ne tardera pas à éclipser. Grâce à un emplacement stratégique, elle ne sera d’ailleurs guère concurrencée en taille et en splendeur que par Mexico Ciudad, à peine à 150 km au nord-ouest (ce n’est plus que la quatrième ville du pays désormais). Puebla ne va notamment pas lésiner sur les églises, avec plus de 70 rien que dans son centre historique. Et, période baroque oblige, ces nombreux lieux de culte ne font pas vraiment dans la sobriété, la dorure est à l’honneur.

Petite anecdote historique : le 5 mai 1862, les 2 000 hommes du général Ignacio de Zaragoza, retranchés sur une maigre colline dominant la ville, réussissent à mettre une toutoune aux 6 000 soldats français venus saccager Puebla. Alors certes, les Français étaient pour la plupart atteints de diarrhée sévère (la joie des guerres en zone tropicale), et ils prirent finalement la ville l’année suivante, pour la garder jusqu’au retrait des troupes tricolores du pays. Mais tout de même, la victoire militaire reste belle, or celles-ci étant particulièrement rares dans la courte et tragique histoire du Mexique, la date du 5 mai est copieusement célébrée.

Et cette visite alors ? Eh bien plutôt chouette. Drapée dans sa grandeur passée, la ville dégage un charme certain, même si finalement un peu moins dépaysant. Les belles bâtisses sont légions, régulièrement recouvertes de talavera, des carreaux de céramiques peints. On retrouve le dynamisme et les embouteillages d’une grande métropole, mais à coup de rues piétonnes, le centre historique est particulièrement agréable à arpenter à pied. Et lorsqu’on s’en éloigne un peu, on tombe avec plaisir sur de belles fresques, ce qui à mon sens fait la grandeur moderne d’une ville (puisque nos bâtiments actuels sont plutôt moches). Quant à la gastronomie, elle est aussi à l’honneur, salée (hmmm mole poblano) comme sucrée (hmmm tortitas de Santa Clara). Pour ne rien gâcher, les touristes étrangers ne mettent finalement qu’assez peu les pieds ici, sautant souvent directement de Mexico à Oaxaca ou San Cristóbal. Tant pis pour eux !

6 Comments

    • Vadrouilleur

      Les aqueducs ont servi jusqu’au XVIIIème, après ils ont trouvé d’autres combines… Bon ça n’empêche pas que la période est plutôt sèche !

  1. Jean-Marie Perrot

    Puebla baroqua !
    Encore de bien belles choses !
    Nous savions que tu aimais les sommets…maintenant tu cherches sous terre ! 😅

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