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Des ruines en veux-tu, en voilà

Palenque

On peut bien sûr aller visiter le Mexique pour ses plages de rêves. Pour y faire la fête à grandes rasades de margaritas. Pour sa riche gastronomie. Pour ses villes coloniales colorées. Pour sa population attachante. Ou pour ses paysages spectaculaires. Mais il faut aussi garder à l’esprit que le pays possède, et de loin, les plus importants vestiges précolombiens du continent. Car nombreuses ont été les grandes civilisations à se succéder ici avant l’arrivée des colons génocidaires, laissant à la postérité des dizaines de ruines remarquables (avec pas moins de 9 sites à l’UNESCO). À commencer par les célèbres Mayas, qui ont occupé un vaste territoire allant de la péninsule du Yucatán au nord du Honduras, en passant par le Bélize, le Guatemala et le Salvador. Amateurs de vieilles pierres, préparez-vous pour des heures d’exploration dans la jungle !

N’allez pas pour autant imaginer un vaste empire unifié comme les Incas plus au sud. On est plutôt sur un modèle « cité-état » à la grec, avec des aires d’influence régionale. Le tout largement étalé dans le temps, entre -1000 et l’arrivée des Espagnols, avec une sorte d’âge d’or du VIème au IXème siècle, à l’issue duquel de nombreuses cités des Basses-Terres du sud furent abandonnées. Ainsi on ne peut pas vraiment dire après avoir visité le célèbre site de Chichén Itzá : « Ok, les ruines mayas, c’est fait ! » Ce serait comme prétendre avoir fait le tour du Moyen-Âge européen après être passé à Carcassonne… Alors on retrouve bien sûr des éléments similaires d’une cité antique à l’autre, mais on ne s’ennuie pas le moins du monde en les enchaînant (pour peu du moins que l’esprit d’Indiana Jones sommeille un chouia en vous). Donc après Uxmal (style Puuc, apogée 800 – 950), Chichén Itzá (style Itzá + Toltèque, apogée 600 – 1000), Ichkabal (style Préclassique tardif, apogée -300 – 250), Chacchoben (un petit site plus anecdotique, mais néanmoins sympathique) et Cobá (étrangement style Péten, apogée 500 – 900), me voici désormais à Palenque, au pied des montagnes du Chiapas.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Mayas ont aussi fait du beau boulot ici. Le site n’est certes pas aussi étendu que ses célèbres voisins du nord, même si on estime n’avoir exploré aujourd’hui que 10% de la cité, le reste étant encore enfoui sous la jungle, particulièrement dense ici. Néanmoins la zone dégagée est plutôt impressionnante, notamment grâce aux ambitions du puissant souverain Pakal Ier. Celui-ci régna en maître absolu entre 615 (alors âgé de 12 ans) et 683 (oui oui il est mort à 80 ans, balèze), rendant à la cité sa gloire fortement écornée par Calakmul, un voisin belliqueux du nord. La découverte de son spectaculaire tombeau en 1952 fut d’ailleurs une véritable épopée et un célèbre épisode de l’archéologie maya. Mais après deux siècles de gloire, Palenque sera finalement complètement abandonnée au IXème siècle, et la nature reprendra rapidement ses droits. Qui sait quels trésors s’y cachent encore, bien à l’abri sous les racines de massifs arbres centenaires ?

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