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Première Ligue

Hambourg → Lübeck – 70 km

Ceux qui pensent que je vais parler de foot risquent fort d’être déçus… J’ai enfin repris le vélo aujourd’hui, pour atterrir à Lübeck, la capitale de l’ancienne Ligue Hanséatique, le plus puissant empire marchand d’Europe du XIIIème au XVIIème siècle. Une sorte d’OMC avant l’heure (oui oui il y a bien un C, toujours rien à voir avec le foot…).

À partir du milieu du XIIème siècle, de nombreuses villes d’importance sont créées sur tout le pourtour de la mer Baltique, notamment Lübeck, avec un premier château construit aux alentours de 1147 (pas comme si les registres étaient d’une précision folle à l’époque). Ces villes se développent rapidement, sous la houlette de riches marchands bourgeois. Et ceux-ci s’interrogent : pourquoi se faire bêtement la guerre alors que l’on pourrait continuer tranquillement à s’enrichir par le négoce ? C’est ainsi qu’en 1241 une première alliance voit le jour entre Hambourg et Lubëck, à laquelle se joignent progressivement d’autres villes sentant le bon plan. Le commerce s’établit alors sur toute la Baltique puis la mer du Nord, de Novgorod (en Russie) jusqu’à Londres. La Hanse était née.

En 1356, avec une première assemblée officielle à Lübeck, une nouvelle étape est même franchie, la Hanse devient un acteur politique à part entière, avec ses lois, son armée, et traitant directement avec les autres états, souvent en leur défaveur (par exemple la Ligue a réussi à se débrouiller pour avoir un droit de veto sur l’héritier du trône du Danemark !). Il faut dire qu’elle avait la thune, les soldats, et un quasi-monopole sur tout ce qui transitait par la mer : laine d’Angleterre, fourrures de Russie, céréales de Pologne et de Prusse, textiles de Flandre, et bien sûr harengs de Scandinavie.

Mais les temps changent, et les harengs, sans doute fatigués de la surpêche, commencèrent à quitter la Baltique pour la mer du Nord. Le comptoir de Novgorod ferme en 1494, tandis que celui de Londres perd en importance. C’est le début d’un leeent déclin de 150 ans. Les traités de Westphalie de 1648 viendront achever le malade, en consacrant les États-Nations au détriment des Cités-États. La toute dernière assemblée aura lieu en 1669, une petite larme et puis tchao-bonsoir, tout le monde rentre chez soi.

Aujourd’hui Lübeck n’est plus qu’une petite ville provinciale d’Allemagne. Mais garde en ses murs de nombreuses traces de sa gloire d’antan, notamment au travers de ses nombreuses maisons bourgeoises d’époque, son spectaculaire hôtel de ville, ou bien sûr son magnifique Holstentor, une des anciennes portes fortifiées. On peut d’ailleurs encore y lire Concordia domi foris pax, à savoir « Harmonie à l’intérieur, paix à l’extérieur ». Une belle devise non ?

Note : pour ceux qui voudraient en savoir un peu plus sur l’histoire de l’Allemagne et les traités de Westphalie, je vous invite à consulter les articles J162 et J163 de Chroniques Européennes, mon précédent voyage-ouvrage, dans toutes les bonnes librairies (ou à télécharger sur ce blog).

4 Comments

  1. Nanie

    Toujours bon de placer une petite réf à ses précédents ouvrages, on comprends mieux le puit de connaissance, ce ne sont que des révisions 😁

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