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Jungle vide, plages pleines

Parc National de Tayrona

Étape obligée du Gringo Tour, le Parque Nacional Natural Tayrona offre non seulement à ses visiteurs une jungle luxuriante remplie d’une faune nombreuse et variée, mais aussi une succession de plages de sable fin, parmi les plus belles du pays. Du moins sur le papier. Étonnamment, tous les touristes revenant de Tayrona que j’ai pu croiser ces dernières semaines ont évalué le parc comme « ok ». Ni plus, ni moins. Je me devais de me faire mon propre avis.

Pour accéder à ce sanctuaire, il faut commencer par raquer. Une somme plutôt conséquente, pour la Colombie j’entends. À quoi donne droit cette entrée monétisée, outre le droit de franchir une barrière ? À rien. Car à l’intérieur, absolument tout est payant, même les toilettes. Pas très chic.

L’objectif de la plupart des visiteurs : accéder à la plage de Cabo San Juan, la plus instagramable, une double anse de sable fin bordée de palmiers et de gros rochers caractéristiques du parc. Mais pour accéder à cette plage, il faut d’abord marcher. Marcher ? Mais quelle horreur ! Rassurez-vous, en passant par l’entrée principale, vous pouvez prendre une navette (payante) pour vous économiser les cinq premiers kilomètres. Puis un cheval (payant) pour les cinq suivants. Vous pouvez ensuite sereinement poser pour votre séance photo, manger dans un mauvais restaurant à tarif prohibitif, et faire demi-tour. Une autre option consiste à rentrer dans le parc par son autre extrémité (nettement plus tranquille), marcher une quinzaine de kilomètres dans une jungle préservée sans croiser âme qui vive, avec pas mal de dénivelé à la clé (prévoir un jerrycan d’eau), et arriver sur cette même plage (noire de monde). Évidemment, vous serez un peu moins frais pour la séance photo.

Pour ce qui est des bestioles, j’ai eu beau me lever à l’aube et crapahuter silencieusement pendant des heures, je n’ai pas croisé grand-chose, si ce n’est quelques oiseaux haut-perchés. Il faut un regard affuté pour détecter les créatures cachées dans la lointaine frondaison. Étonnamment, c’est quand j’ai finalement retrouvé la foule que les animaux se sont mis à apparaître, comme par magie : iguane intrépide, capucins joueurs, agouti voleur, paresseux amorphe … La raison en est finalement plutôt simple : dans les zones préservées où l’humain est rare, les animaux se cachent ; dans les zones dégradées où l’humain est omniprésent, les animaux récoltent leurs déchets.

Au final, je suis plutôt raccord : Tayrona, c’est « ok ». Plaisant de marcher enfin sur de véritables sentiers, et pour moitié pratiquement déserts ; les plages sont plutôt belles, même si personnellement je ne m’y suis arrêté que quelques minutes, n’étant pas forcément amateur du posage de fesses dans le sable des heures durant (sauf avec des potes, un feu de camp, des bières…) ; le côté mercantile à outrance est pénible, mais bon, je commence à avoir l’habitude d’être vu comme un portefeuille ambulant, même si les grosses pancartes du marchand de glace en pleine jungle, ça surprend toujours un peu. Bref, une belle journée. Pas forcément inoubliable. Deviendrais-je trop exigeant ?

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