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Et le Romantisme fût

Heidelberg

Le Romantisme, ça vous parle un peu ? On imagine de vieilles traditions pré-me-too, tenir une porte, reculer une chaise, composer d’insipides alexandrins en contemplant les étoiles des heures durant. Certes il y a un peu de ça, mais c’est avant tout un mouvement artistique né à la fin du XVIIIème, en opposition aux Lumières et au Classicisme. La philosophie c’est bien beau, mais et les sentiments alors ? Un mot-clef : la Sehnsucht, difficilement traduisible, sorte de vague à l’âme (tiens donc), à rapprocher du saudade portugais. Objet de désir inaccessible, qu’il n’est pas forcément souhaitable d’atteindre. Ou encore nostalgie d’un indéfinissable paradis perdu. Le sentiment dans toute sa pureté, l’humain dans toute sa complexité… Les ambassadeurs allemands du Romantisme : Goethe pour la littérature, Brahms pour la musique, Friedrich pour la peinture. Tous sont en quête de vallées embrumées, d’épaisses forêts, de ruines médiévales, bref tout ce qui peut faire apparaître la Sehnsucht au détour d’un sentier !

Pourquoi je vous parle de ça me direz-vous ? Eh bien car je suis un peu ici dans le grand temple du Romantisme : un spectaculaire château à moitié en ruines (détruit par… roulement de tambour… non pas Napopo pour une fois… mais Louis XIV ! Ah ça on est balèze pour péter des trucs…) surplombant une vieille ville baroque, au bord d’une large et paisible rivière, le tout entouré par la forêt, ça sent la Sehnsucht à plein nez !

Sinon on est aussi dans la plus vieille ville universitaire d’Allemagne (1386 tout de même), qui aura vu passer dans ses murs la bagatelle de 28 prix Nobel. Mais à ma connaissance il n’y a pas de grenouille à chercher.

Sinon le château contient un tonneau géant d’une capacité de 221 726 litres, de quoi tenir toute une soirée étudiante.

Sinon je me suis baladé ici en 5ème, il y a donc 28 ans de cela. Autant vous dire que je n’ai pas vraiment de souvenirs. En plus à l’époque on avait des appareils photos jetables, qui faisaient de belles photos floues. Pour la Gen Z qui s’interroge : il s’agissait d’un gros boitier en plastique avec lequel on pouvait prendre généralement 24 photos, que l’on découvrait uniquement après développement papier chez un professionnel. Il était d’usage de considérer que la plupart de ces photos étaient complètement ratées. Mais parfois on avait de la chance…

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