Mumbai → Udaipur – 1 h d’Uber puis 17 h 30 (!!!) de bus de nuit
Dernière (très) longue session nocturne en bus pour rejoindre le Rajasthan, et ensuite je devrais être plus tranquille en terme de transports. Allez, dernière leçon d’histoire pour la peine.
Reprenons. À la fin du XVIIème siècle, la domination Moghole est de plus en plus contestée, notamment par l’Empire Marathe (hindou), qui émerge du Maharashtra (où se trouve Mumbai !). Et la guerre fait à nouveau partie du quotidien du sous-continent, ça faisait longtemps. Par ailleurs, depuis le début du XVIème, les Européens ont commencé à semer ici les graines du colonialisme, à coup d’implantation de divers comptoirs et de petites enclaves. D’abord les Portugais (notamment à Goa), puis les Néerlandais (essentiellement au Kerala), les Danois (oui oui les Danois !), et finalement les Français, pour ne pas être en reste.
Mais ce seront les Anglais qui prendront la plus grosse part du gâteau. Sous prétexte de sécuriser comptoirs et marchands suite à l’anarchie guerrière dans laquelle s’enfonce progressivement le pays, les troupes de la Compagnie anglaise des Indes orientales commencent par s’emparer du Bengale en 1757. Pillage, monopole commercial, augmentation des impôts, famine subséquente, millions de morts. Petit à petit, les divers royaumes / sultanats / empires, divisés et affaiblis, tombent sous le joug britannique. En 1858, la grande majorité du sous-continent est sous domination, et le pouvoir est alors transféré directement à la couronne. Au programme : industrialisation massive et plantations de thé. Mais tandis que la bourgeoisie indienne s’enrichit outrageusement, des famines récurrentes frappent les campagnes. Fin XIXème, les Anglais lâchent un peu du lest pour éviter l’implosion, et permettent aux Indiens de participer un chouia à la vie politique de leur propre pays, sympa.
Le XXème siècle verra alors l’émergence progressive d’un parti politique local combattant la domination coloniale : le Parti du Congrès,. À sa tête, un certain Mohandas K. Gandhi. Son credo : non-violence et désobéissance civile. Ça finira par payer, puisqu’en 1947 le gouvernement travailliste de Londres accepte l’indépendance de l’Empire britannique des Indes ! Youhouuu !
Ah oui mais malheureusement tout n’est pas encore bien qui finit bien. C’était sans compter sur les vieilles rancœurs religieuses qui agitent l’Inde depuis 1200 ans, et un partitionnement à l’arrache. Tiens, et si on créait une solution à deux états, avec les hindous d’un côté (l’Inde) et les musulmans de l’autre (le Pakistan occidental et oriental, devenus par la suite le Pakistan et le Bangladesh) ? Résultat : 12 millions de déplacés de part et d’autre de ces nouvelles frontières, des centaines de milliers de morts dans des affrontements communautaires, et des territoires violemment disputés (le Cachemire).
Alors voilà, la « plus grande démocratie du monde » en est là, en paix mais pas vraiment apaisée, libre mais incomplète, démocratique mais désormais sous le joug du nationalisme hindou (élections à suivre au printemps). Les défis à relever sont immenses, mais la résilience semble avoir été inventée ici. Voyons ce que réserve le futur !














Pas de photos du bus non plus ? Histoire de démystifier les choses !
Eh ben je ne suis même pas sûr d’en avoir pris depuis le début ! 🙂 Mais c’est tout bête : faut imaginer un bus normal rempli de lits superposés (plutôt des caissons d’ailleurs), 2+1 en largeur, généralement 6 en longueur, de quoi donc caser 36 dormeurs. On n’y est pas si mal en vérité ! Bon évidemment c’est sans compter l’état de la route, et la propension des chauffeurs à piler / accélérer brutalement…