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Journée parfaite au pays des forteresses

Nizwa → Jabrin → Bahla → Al Hamra – 80 km

Parfois certaines journées sont plus incroyables que d’autres. Celle-ci a commencé à l’aube. J’ai souvent un peu de mal avec l’aube, mais si je veux assister au marché aux bestiaux hebdomadaire de Nizwa, pas le choix. Dès le jeudi soir, l’effervescence est palpable en ville, tandis que les éleveurs arrivent de tout le pays au volant de leurs bétaillères. Au petit jour, les bêtes sont déchargées, et attachées non loin de la « piste ». Au programme : brebis, chèvres, vaches, adultes ou bébés tenant à peine sur leurs pattes. Pas de porcs, vous vous en doutez… Tout le monde s’affaire autour des bestioles, les gamins pour les caresser, les touristes pour les photographier, les potentiels acheteurs pour tâter un peu la marchandise. Et puis le signal est donné, la foule se presse de part et d’autre d’une piste circulaire, où vont défiler éleveurs et animaux. Tout se passe très vite, ça interpelle, ça crie, ça palpe, ça marchande un peu, les clients repartent avec un petit troupeau au bout d’une longe, et les vendeurs avec le portefeuille bien garni. Fascinant spectacle.

Dans la foulée, je pars explorer le château de Nizwa, la demeure des anciens imams (dirigeant politique et religieux), composée d’un palais du VIIIème siècle accolé à une énorme forteresse circulaire du XVIIème. Cette dernière était une merveille d’ingénierie défensive, et promettait d’accueillir les éventuels visiteurs mal intentionnés avec une superbe collection de pièges. D’ailleurs la réputation du fort était telle qu’il ne fût finalement jamais assailli. La dissuasion nucléaire de l’époque. Fait amusant, les quartiers de l’imam étaient beaucoup plus humbles que ceux des invités, accueillis comme des rois (qu’ils étaient peut-être parfois).

À 40 kilomètres de là, l’élégant château de Jabrin, lui aussi du XVIIème, demeure de l’imam Bil’arab bin Sultan qui n’aimait pas spécialement Nizwa et avait décidé de changer un peu d’air. Bien à l’abri derrière de hauts murs, un dédale de pièces aux plafonds richement décorés. Là aussi quelques pièges, notamment une marche sonore pour accéder aux quartiers royaux, ou encore la bagatelle de quatre passages secrets débouchant dans la salle de réception, d’où pouvait jaillir à tout moment une flopée de gardes, des fois que l’entretien ne se serait pas passé comme prévu… À noter que tout cela ne suffit malheureusement pas à prémunir l’imam d’un frangin jaloux. Il est dit que, voyant la situation désespérée, Bil’arab bin Sultan pria Allah de lui accorder la mort, et ce dernier répondit favorablement.

Dix kilomètres plus loin, encore une forteresse spectaculaire, celle de Bahla, la plus grande d’Oman. Bon pour celle-ci, un cran en-dessous (pourtant validée par l’Unesco), je me suis contenté de l’extérieur, j’avais ma dose de mâchicoulis.

Je pose finalement mon sac à Al Hamra, au pied de la montagne, dans une belle oasis à moitié en ruines, et profite du soleil couchant pour explorer la paisible palmeraie, avant d’aller me faire péter le bide à l’indien du coin pour un prix dérisoire (car oui à Oman on mange principalement indien, je me prépare pour dans quelques jours). Repu de cette journée parfaite.

4 Comments

  1. Perrot Jean-Marie

    Ces costumes sont des exceptions ou généralisés ? Chouette  » bonnet  » !
    Tu restes encore un peu à Oman ?

    • Vadrouilleur

      Non ce sont les tenues traditionnelles, la plupart des Omanais la portent : la dishdasha, longue robe couvrante, plus le kumma, petit bonnet pour se protéger le crâne. Je pars lundi en Inde ! Beaucoup trop court, je reviendrai…

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