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Combo histoire-géo numéro 105

West End (Roatán)

Alors, le Honduras… Si on m’avait dit un jour que j’aurais à écrire une petite leçon d’histoire-géo sur le Honduras…

Superficie : petite. On est en Amérique Centrale. Population : raisonnable. Bah oui, on est en Amérique Centrale. Relief : montagneux. Toujours l’Amérique Centrale. Environnement : très dégradé. Vous avez deviné ? Eh oui, l’Amérique Centrale.

Pour ce qui est de l’histoire, schéma tout ce qu’il y a de plus classique : Mayas et autres peuples précolombiens / colonie espagnole (avec massacre des Mayas et autres peuples précolombiens) / indépendance / bordel post-indépendance / république bananière / dictature militaire / narco-état.

Quelques truculentes anecdotes tout de même. Au XIXème siècle, le gouvernement se motive pour construire un chemin de fer de la mer des Caraïbes à la capitale. Mais lorsque les rails atteignent la petite bourgade de San Pedro Sula, plus de sous dans les caisses. Tant pis pour la capitale Tegucigalpa, et tant mieux pour San Pedro, qui deviendra rapidement la deuxième ville du pays.

Au début du XXème siècle, le président libéral Dávila se motive avec son collègue nicaraguayen pour lancer une union des états d’Amérique Centrale, afin de repousser les projets expansionnistes des États-Unis. Ah ah, vous rêvez les p’tits gars ! Les gringos vont bien sûr appuyer financièrement et militairement l’opposition, qui renverse Dávila et met en place un gouvernement permettant l’implantation de grandes plantations de bananes étasuniennes le long de la côte. Une union des états, il est fou lui aussi…

Dans les années 60, le président Morales tente de mettre en place une réforme agraire, ce qui ne plaît guère à l’oligarchie. Il est rapidement destitué par l’armée au nom de la lutte contre le communisme.

Début 80, les années Reagan font du Honduras une utile base arrière dans les guerres qui opposent les États-Unis aux sandinistes nicaraguayens, ainsi qu’aux guérillas de gauche salvadoriennes et guatémaltèques. Encouragés par la CIA, forces gouvernementales et escadrons de la mort s’en donnent à cœur joie, torturant et assassinant tous ceux qui osent légèrement hausser le ton. L’ambassadeur américain John Negroponte intervient d’ailleurs personnellement pour éviter que ces crimes d’état ne s’ébruitent, pour surtout ne pas « créer des problèmes de droits humains au Honduras ». Après tout, pas de bruit, pas de problème…

En 2009, le président réformiste Zelaya tente quelques mesures pour améliorer la vie de sa population, ce qui ne plaît guère à l’oligarchie. Il est rapidement destitué par l’armée au nom de… Bah au nom de rien en fait, ça va, on n’est pas non plus obligé de se justifier à chaque fois !

Par la suite, ce sont littéralement les narcos qui prennent le pouvoir. Un exemple : l’état a construit de belles routes toutes neuves entre les villes principales à certains endroits stratégiques pour faciliter l’acheminement de la cocaïne. Le président Hernández, au pouvoir jusqu’en 2022, a d’ailleurs récemment été condamné pour trafic de drogue, étant plus ou moins directement responsable de l’acheminement de 500 tonnes de coke vers les États-Unis, plus bien sûr de l’assassinat de centaines de témoins gênants.

À noter que l’actuelle présidente (et première femme au pouvoir) Xiomara Castro est la femme de Zelaya, et tente d’améliorer les choses. Parviendra-t-elle au terme de son mandat ? Mystère.

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