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Pas convaincu

San Miguel de Allende

Cela aurait pu me mettre la puce à l’oreille. Dans le Lonely Planet du Mexique en ma possession (version américaine), pour San Miguel de Allende on avait un commentaire du genre « Oh. My. God. It’s amaaazing ! Probably the most beautiful place on earth !!! » Quant au Guide du Routard, notre bible franchouillarde, sur lequel je suis tombé par hasard il y a quelques jours, on avait plutôt quelque chose comme « C’est assez mignon. » Alors d’une manière générale, on peut noter une certaine tendance de nos chers amis étasuniens à s’enthousiasmer pour un peu tout et n’importe quoi. OMG, ce taco est probablement la meilleure chose que j’ai mangée de toute ma vie ! OMG, ce chiot famélique est sans doute l’animal le plus mignon du monde ! OMG, mes oreilles n’ont jamais entendu plus belle musique que celle jouée par ce mariachi ! On pourrait en faire plein comme ça, mais vous voyez l’idée. En ce qui concerne le Guide du Routard, et sans doute aussi un peu les Français par extension, on est plus dans une sorte de flegme dédaigneux, pour ne surtout pas faire part de notre excitation, tellement vulgaire. Mouiii, c’est pas maaal, mais… Pour ce qui est de San Miguel donc, on devait logiquement se situer quelque part entre le chouette et le amaaazing.

On a affaire à une petite ville coloniale dont le charmant centre, à flanc de colline, est labellisé Unesco. Quelques jolies placettes ombragées avec leurs églises richement décorées, de photogéniques ruelles pavées en pente, des couleurs chaudes, une ambiance à la fois tranquille et festive, on retrouve le Mexique des cartes postales. Maiiis… peut-être justement un poil trop carte postale à mon goût. Car le « amaaazing » a drainé du monde, à commencer par une communauté de retraités étasuniens, pas assez riches pour se la couler douce en Floride, mais bien assez pour se faire construire de belles villas sur les hauteurs de la ville. Les touristes ont suivi. Les tarifs aussi. Ainsi qu’un côté « branchouille » dont je ne suis pas particulièrement fan : des restaurants chicos (j’ai galéré pour trouver quelque chose d’adapté à ma bourse, et où deux bouts de poulets artistiquement présentés ne doivent pas se battre en duel), plus de galeries d’art que d’épiceries, et des instagram-eurs/euses dans leurs plus beaux atours au coucher du soleil.

Alors ne nous y trompons pas : j’ai déjà vu tellement de superbes choses au Mexique que je me permets ici d’être un peu critique. Peut-être que dans un autre pays moins richement pourvu, la ville serait passée crème. Oui mais voilà, c’est le Mexique, et disons-le tout de go, San Miguel, hmmm, pas convaincu.

6 Comments

  1. Jean-Marie Perrot

    Malgré ton commentaire  » mon dieu, mon dieu « , j’ai bien aimé ! Bon choix de 📷 photos en effet…mais de loin à juger l’ambiance !

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