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Un peu d’histoire mexicaine

Palenque → San Cristóbal de Las Casas – 8 h 30 de bus

C’est reparti pour un long trajet en bus. Sur la carte, à peine 200 km séparent Palenque de San Cristóbal. Rapide donc, en théorie. Sauf que les communautés locales, en conflit avec le gouvernement, ont établi un barrage payant le long de l’unique route reliant les deux villes. Résultat : les bus sont obligés de faire un laaarge détour, et on se retrouve à devoir parcourir plus de 450 km. De quoi laisser le temps d’étudier un peu l’histoire tourmentée (pour changer) du Mexique.

Celle-ci démarre bien sûr longtemps avant l’arrivée des Espagnols. Autour de 2 500 avant J.C. pour être un peu plus précis, avec les prémices de la civilisation Olmèque, la « culture-mère » de toute la Mésoamérique. Ceux-ci s’épanouissent pendant environ 2 000 ans, avant de progressivement laisser la place à de nouveaux peuples : au nord, Teotihuacan devient au début de notre ère l’une des plus grandes villes du monde ; plus au sud, ce sont les Zapotèques qui flambent à Monte Albán ; et bien sûr les Mayas commencent aussi à entrer dans la danse. Puis les Toltèques débarquent au nord (ils entretiendront des liens puissant avec Chichén Itzá, d’où son style un peu à part), et les Mixtèques du côté d’Oaxaca. Enfin, au XIVème siècle, les Aztèques fondent Tenochtitlan, la capitale de ce qui deviendra le plus vaste empire qu’ait connu la Mésoamérique, en concurrence avec celui des Tarasques, dans l’actuel État de Michoacán. Et tandis que les Aztèques resplendissent au summum de leur gloire, quelques caravelles débarquent dans le Golfe. Pas de bol.

Les étranges hommes caparaçonnés de métal et porteurs de puissantes armes magiques qui sortent de ces navires sont d’abord considérés comme des envoyés divins. Mais quand ceux-ci commencent à massacrer à tour de bras, leur statut divin est vite remis en question. C’est le patibulaire Hernán Cortés qui, commodément allié à la variole ainsi qu’à diverses tribus ennemies des Aztèques, est responsable de la chute de Tenochtitlan en 1521 (cette passionnante histoire hollywoodienne fera sans doute le sujet d’un article à part lorsque je serai dans le coin). La ville est méticuleusement rasée et reconstruite dans un style plus Européen pour devenir la capitale de la Nouvelle-Espagne, Mexico. De là, les envahisseurs se répandent au nord (jusqu’à occuper tout le sud des États-Unis actuels, qui démarraient alors à peine) et au sud. Si certains peuples comme les Tarasques se rendent sans combattre, s’est parfois nettement plus compliqué, notamment avec les Mayas. Heureusement les maladies rapportées du Vieux Continent sont de loin les meilleures alliées des colons. Les chiffres divergent, faute de véritables recensements, mais on estime qu’à l’arrivée des Espagnols, la région est peuplée d’une vingtaine de millions d’habitants ; ils ne seront plus guère qu’un million un siècle plus tard. Thanos n’aurait pas fait mieux…

Bon vous êtes désormais coutumiers de la période coloniale en Amérique, je ne m’appesantirai donc guère : globalement ça se passe plutôt mal pour les indigènes, et plutôt bien pour les colons, qui cultivent la canne à sucre et exploitent de vastes mines d’argent. Puis comme d’habitude, la volonté d’indépendance est la conséquence des fortes discriminations sociales, notamment entre les Espagnols nés dans la péninsule ibérique (bien), et les criollos, ceux nés en Nouvelle-Espagne (pas bien). Ces derniers, forcément plus nombreux au bout de quelques siècles, finissent par se révolter à partir de 1810, et gagnent la partie le 24 août 1821. ¡Que viva México!

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