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Des pirates et du bois

Campeche

Au sud-ouest de la péninsule du Yucatán, sur les berges du golfe du Mexique (ou golfe d’Amérique si vous avez le malheur d’avoir un président mégalo), Campeche (San Francisco de Campeche, son nom officiel) fêtera bientôt ses 5 siècles d’existence, ce qui est plutôt conséquent pour le continent. Car c’est en 1540 que la ville actuelle voit le jour grâce à Francisco de Montejo, après une première vaine tentative quelques années plus tôt. L’objectif des Espagnols : s’emparer de toute la péninsule bien sûr, alors aux mains des Mayas, certes pas au climax de leur puissance, mais toujours bien présents. Il faudra aux envahisseurs la bagatelle de 150 ans pour ce faire, les indigènes n’étant pas spécialement motivés par l’esclavage et le catholicisme.

Mais entre temps, Campeche, seul port de la région, devient relativement prospère. Je dis bien relativement, car le Yucatán ne possédant pas de ressources minières, il ne peut guère rivaliser avec l’argent massivement extrait du centre montagneux du Mexique ou du Pérou. Néanmoins, les colons découvrent rapidement les fabuleuses propriétés tinctoriales du « bois de campêche », abondant dans la région : l’hématéine, extraite du cœur du bois, permet une efficace coloration des vêtements, dans des teintes variées allant du bleu au rouge, et même de superbes noirs (pratique pour les soutanes). Le bois, très dur, est aussi utilisé pour la construction. Les fleurs, particulièrement mellifères, sont appréciées des apiculteurs. Tandis que les feuilles possèdent divers usages médicinaux. Bref, un super-arbre !

Sauf que la prospérité attire les convoitises. Et que nous entrons au XVIIème siècle dans la légendaire ère des pirates ! Quelques grands noms se sont d’ailleurs frottés à Campeche : Henry Morgan, Francis Drake, Jean Lafitte… Petite précision qu’il n’est pas inutile de rappeler à propos de ces charmants messieurs : loin de l’image glamour véhiculée par notre société en mal d’émotions fortes, les pirates sont des tueurs psychopathes avides et cruels, capables des pires atrocités, s’en prenant plus souvent à des civils sans défense qu’à des soldats bien armés. D’où le besoin pour Campeche, après plusieurs pillages, de se munir d’épaisses murailles à la fin du siècle, en partie toujours debout de nos jours. Problème résolu.

Aujourd’hui on a affaire à une ville plutôt tranquille, capitale de l’état homonyme, qui vit du tourisme et du pétrole (dans le golfe). Le centre historique (au patrimoine de l’Unesco) est un délice de façades coloniales colorées, entrecoupées d’églises et de bastions. Le tout au bord de l’océan. En bonus si vous êtes véhiculés, il y a quelques ruines sympas dans le coin. De quoi occuper plaisamment un ou deux jours.

6 Comments

    • Vadrouilleur

      Oui j’ai effectué une mise à jour WordPress hier, c’en est la conséquence… Le texte est plus lisible, mais bon. Cela dit si tu cliques sur l’image celle-ci apparaît sans flou !

  1. Jean-Marie Perrot

    Dommage que Campeche ait été si loin pour nous, ça a l’air superbe !
    Profite bien des futures découvertes !
    Petite précision : les arcades sont plutôt rose tyrien !….comme ça 💓 ! 😅

    • Vadrouilleur

      Ah oui faut que j’évite de parler de couleurs dans mes commentaires… 🙂 Oui Campeche plutôt chouette, dans le style de Mérida mais avec des petits remparts. Pas grave, vous reviendrez !

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